David, le petit berger, ne s’occupe pas de la grande politique. Il s’occupe de son petit troupeau de moutons. Il prend soin de son cheptel. Il se concentre sur les petites choses et se contente de peu dans la vie. Mais un jour, il lève la tête, regarde à gauche et à droite, grimpe sur une montagne et commence à prendre conscience de l’ensemble de la situation. Tout à coup, il voit et entend la frustration de ses compatriotes qui se plaignent de la pauvreté ou de l’absence de perspectives. Il regarde les yeux affamés des petits enfants qui transforment les gros rochers en petites pierres. Il n’y voit ni espoir, ni joie, mais seulement de l’apathie.
Il voit un système qui ne laisse pas d’air pour respirer et comprend l’injustice criante à laquelle personne ne peut échapper et dans laquelle une masse sans conscience travaille pour les intérêts de quelques-uns. David commence à s’imprégner de tout cela et, au fond de lui, quelque chose s’éveille : le désir d’un autre monde pour lui et ses amis. Ses compatriotes méritent tout simplement mieux. Mais que peut-il faire ?
Goliath et ses camarades sont les racines de tous ces maux. Ils disposent de ressources apparemment infinies en argent et en matériel. Ils ne reculent pas devant l’intimidation, la terreur et la violence. Ces compagnons se moquent de ceux qui n’ont plus la force de se révolter en sirotant du champagne avec du saumon. Cela semble sans espoir. Vraiment ? Les parents de David lui ont expliqué que le « Tout-Puissant » l’observe avec un grand œil et, qu’à la fin des temps, il devra témoigner de ce qu’il a fait et de ce qu’il n’a pas fait. Inévitablement, il y aura un choix à faire entre une vie heureuse au ciel ou la damnation éternelle en enfer, parmi ces hommes sans conscience.
David en arrive à la conclusion qu’il doit faire quelque chose. Le simple fait d’attendre des lendemains meilleurs ne fait de lui qu’un complice silencieux de l’oppression. Il le doit à ses parents et à son peuple, et l’histoire le jugera. Il commence à étudier, à analyser les structures, à cacher ses livres et à chuchoter avec ses amis. Il commence à échafauder des plans, à sonder les options et à peser les risques contre les opportunités. Il sait que, aussi petit que soit un individu, tout et tout le monde a une faiblesse, même Goliath et ses amis. Qu’est-ce qu’il sait bien faire, qu’est-ce qu’il maîtrise le mieux ?
Un jour, il se réveille sans peur. Libéré de toute limite et confiant en sa force, il affronte le système tout-puissant. Goliath voit le petit David et se moque de lui. Mais lorsque, dans la lumière du soleil levant, le petit lance-pierre de David se lève, soudain, plus aucun vent ne souffle, plus aucun animal ne se fait entendre, tout se tait pendant de longues secondes d’éternité historique.
C’est le moment de vérité concrète dans la lutte entre le bien et le mal, où tout se décide, où il n’y a pas de nuances de gris entre le bien et le mal dans la vie. Lorsque la tête de Goliath heurte durement le sol sablonneux des ancêtres et que le système d’exploitation s’évapore plus vite qu’on ne pouvait le supposer, un simple jeune berger et son petit lance-pierre deviennent le symbole de tous ceux qui avaient cru qu’il n’y avait pas d’avenir meilleur.