Quel est le point commun entre un vendeur de « caca pigeon » sous les arcades et Matina Razafimahefa, CEO de la startup Sayna, devenue une star, en étant présentée comme l’entrepreneure qui forme au code des centaines de Malgaches ? À leur niveau, ils sont tous les deux des entrepreneurs. Le premier peut être davantage catégorisé dans les « entrepreneurs de subsistance » (subsistence entrepreneurs) et la seconde peut être classifiée comme étant une « entrepreneure disruptive » (transformational entrepreneurs). Pour le moment, les premiers représentent la majorité des PME créées dans la Grande île. Ils sont rarement dans le circuit formel.
Ils ne sont inscrits nulle part, même si l’Administration a fait l’effort de simplifier les démarches de formalisation d’une entreprise, à travers l’Economic development board of Madagascar (EDBM) notamment et son guichet unique. Les « entrepreneurs de subsistance » choisissent cette voie comme un moyen de subsistance. Ils évoluent quasiment et exclusivement dans le système informel.
« Le second groupe, minoritaire, comprend les promoteurs de PME qui ont le potentiel de se développer, de rejoindre le secteur formel et de contribuer à l’économie en créant des emplois décents », souligne l’ouvrage L’Entrepreneuriat des jeunes en Afrique, publié par le groupe de la Banque mondiale en avril dernier.
« L’entrepreneuriat est une voie et une opportunité qui s’ouvre aux jeunes du fait des contraintes liées au monde du travail, mais aussi afin de développer et monétiser leur talent et leur passion. Il permet parfois aussi simplement d’acquérir une nouvelle expérience », soutient Juliana Raotovoson, ancienne vice-ministre en charge de la jeunesse et qui s’est lancée également dans l’entrepreneuriat à travers une marque cosmétique. Le challenge est de pouvoir faire migrer les millions de jeunes qui entrent dans la case «entrepreneurs de subsistance » vers celle d’«entrepreneurs disruptifs ». De nombreux modèles rappellent qu’innover peut amener une réussite économique et sociale.