« J’étais parti pour intégrer la fonction publique, car j’étais attaché de presse dans un ministère auparavant. J’ai pu me rendre compte que cet environnement ne me convenait pas. Il n’y avait pas grand-chose à faire. J’ai décidé de me reconvertir dans le secteur privé. J’ai déposé une quarantaine de CV un peu partout à Madagascar et ailleurs également. Je n’ai jamais été retenu. (…)
Puis, un déclic était venu. Je me suis posé les questions : qu’est-ce que j’aimerais faire ? Qu’est-ce que je pouvais faire ? Je voulais créer ma propre entreprise et me lancer dans l’entrepreneuriat. Il y a un facteur qui ne peut se séparer de l’entrepreneuriat : la passion. Il faut prendre en compte de “ce que tu aimes faire”. C’est de là forcement que viendra le déclic.
Il y a beaucoup de difficultés dans l’entrepreneuriat, mais c’est une solution, même s’il n’y a pas vraiment miracle. C’est un antidote pour s’en sortir (…). Dans un premier temps, il ne faut pas immédiatement penser au bénéfice. Je donne souvent ce conseil aux jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat : il faut se mettre en valeur, montrer aux gens de quoi nous sommes capables, quitte à proposer des services et des prestations à moindre coût. Il ne faut pas mesurer la qualité des livrables par rapport à ce qui devrait être perçu. L’objectif est, premièrement, de se faire connaitre et d’établir le réseau. Les bénéfices viendront petit à petit.
L’entrepreneuriat est un soutien à la vie de la nation. Si les jeunes choisissent d’entreprendre, c’est un appui énorme au développement économique d’un pays. Imaginez juste que dix jeunes recrutent dix autres jeunes comme collaborateurs au sein de leur société. Nous aurions déjà une centaine de personnes qui auraient des emplois. Je suis sûr que cela va contribuer à l’amélioration de la vie sociale et économique du pays.
Toutefois, dans la promotion de l’entrepreneuriat et dans la facilitation de la création d’entreprise, la responsabilité de l’État est engagée. Celle des jeunes aussi entre en compte. Ils devraient avoir l’audace de créer leurs propres entreprises, de ne dépendre, ni d’attendre la disponibilité des postes ministériels à gauche ou à droite pour avancer. Il faut penser à ce que nous aimons faire, à ce que nous voulons créer et surtout penser à quoi nous pouvons servir les autres. C’est ce qui va générer de l’impact dans l’économie.»