Elles sont devenues indispensables aux batteries des véhicules électriques comme aux écrans des smartphones et aux éoliennes. Les terres rares font l’objet de nombreuses convoitises au niveau mondial. Elles sont composées d’un groupe de métaux aux propriétés voisines comprenant le scandium, l’yttrium, et les quinze lanthanides. De manière générale, depuis la massification des postes de TV couleurs, ces minerais sont devenus indispensables aux filières de fabrication d’objets high-tech et de production d’énergie renouvelable
Elles sont qualifiées de rares ainsi car on les a découvertes à partir de la fin du 18ème siècle dans des minerais oxydes réfractaires au feu, peu courants à cette époque, et à l’exploitation commerciale rendue compliquée par le fait que ces minerais étaient éparpillés et les terres difficiles à séparer les unes des autres. Il faudra attendre le projet Manhattan, c’est-à-dire l’invention de la Bombe A américaine pendant la Seconde guerre mondiale, pour que les terres rares soient purifiées à un niveau industriel. Ce n’est que dans les années 70 que l’yttrium, a trouvé une application de masse dans la fabrication des tubes cathodiques utilisés dans les téléviseurs couleur. Du point de vue de l’économie mondiale, les terres rares font désormais partie des matières premières stratégiques.
Elles ont une structure atomique particulière qui est à l’origine de nombreuses propriétés physiques uniques. Par exemple, l’europium, qui possède une luminescence rouge, est utilisé dans les écrans de téléviseurs. Le néodyme, naturellement magnétique, puissants mini-aimants qui servent pour fabriquer les pales des systèmes éoliens. Le lanthane pour sa part, qui a donné son nom à la famille des lanthanides, entre dans la composition des piles rechargeables qui sont utilisées dans bon nombre de produits électroniques et de voitures hybrides.
En termes de réserves mondiales, l’Institut d’études géologiques des États-Unis estime qu’elles étaient de l’ordre 120 millions de tonnes fin 2018, détenues à 37 % par la Chine, devant le Brésil (18 %), le Viêt Nam (18 %), la Russie (10 %), l’Inde (6 %), l’Australie (2,8 %), et les États-Unis (1,2 %). La Chine dit détenir seulement 30% des réserves mondiales, bien qu’elle fournisse 90% des besoins de l’industrie. L’absence de sites de traitement en dehors de la Chine, ainsi que la capacité de production que possède le pays, font de Pékin le principal acteur du marché des terres rares.
Bien que les terres rares soient une pierre angulaire de la transition énergétique, elles polluent énormément. L’extraction et le raffinage entraînent le rejet de métaux lourds, d’acide sulfurique voire d’uranium dans l’environnement, les mines dégagent de la radioactivité, ce qui rend problématiques les systèmes industriels et les rapports avec les populations.