27 C
Antananarivo
samedi 30 septembre 2023
$0

Vous n'avez pas encore sélectionné de publication à télécharger.

Fortunat Rakotomandimby : « Les jeunes constituent la majorité des membres et des sympathisants de la plupart des organisations » 

InterviewsFortunat Rakotomandimby : « Les jeunes constituent la majorité des membres et des sympathisants de la plupart des organisations » 

« À première vue, quand on parle de politique à Madagascar, c’est l’image des “vieux” messieurs et dames qui me viennent en tête. Puis arrivent les gens qui reviennent trop souvent dans des émissions télévisées ou qui parlent sans cesse à la radio. Et depuis quelques années, “politique” me fait aussi penser à ceux qui disent tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux. Mais je vois très rarement des images de jeunes. Nous entendons très souvent dire que la politique est l’apanage des anciens et des aînés à Madagascar. On dit qu’elle ne rime pas avec jeunesse, que les jeunes n’auraient pas assez d’expériences pour faire le poids dans les affaires publiques, car le loha malemy (fontanelle) d’un jeune ne s’est pas encore refermé, que les jeunes ont un désintérêt pour la politique. La société t’avertit de ne pas te mêler des affaires publiques tant que tu ne sais pas prendre de décision par toi-même dans ta vie. 

Pourtant, malgré ces stéréotypes avec lesquels les anciens nous ont éduqués, pas mal de jeunes discutent de la politique ou des élections sur les réseaux sociaux et dans des lieux publics. Malheureusement, ces discussions ne font pas le poids dans le processus de décision. Nous entendons dire que ce ne sont que des jeunes rêveurs qui débattent sans concepts de base avec des raisonnements qui ne mènent à rien et ne permettent que de se donner bonne conscience en ne faisant pas grand-chose après. Personne ne fait attention à ces discussions, les décideurs ne les écoutent ni les entendent. Ils ne fréquentent d’ailleurs pas ces lieux. Viendra le temps où ces jeunes rêveurs construiront et partageront aux autres jeunes et au reste de la société une image plus claire de leur avenir. Les jeunes constituent également la majorité des membres et sympathisants de la plupart des organisations. Une telle vision fournira aux jeunes et à notre nation les jalons nécessaires pour le processus de notre participation dans les prises de décisions. Nous, au sein du TMR, sommes en train de nous organiser et de nous préparer afin de pouvoir entrer dans la cour politique “des grands” qui ont presque monopolisé le kianja depuis des décennies.  

(…) La jeunesse constitue la plus grande partie de la population malgache dans ses composantes civiles, politiques ou religieuses. Face à la faiblesse de l’État, dans les zones enclavées, les jeunes s’organisent afin d’assurer des devoirs qui, normalement, échoient à l’État, comme la sécurité, la construction d’infrastructures agricoles, etc. Pour moi, cela prouve l’engagement effectif des jeunes dans la vie de leur communauté et de leur nation. Je trouve que la jeunesse se veut être au centre de la construction de notre nation. Et elle n’a pas d’autres choix. Les anciennes valeurs, traditions et cultures autour desquelles les clans, les groupes sociaux régionaux, les castes, les groupes de pression socio-économiques, les groupes religieux et politiques ne peuvent fédérer les Malgaches composés actuellement et majoritairement de jeunes orientés vers le progrès et le développement lovainjafy, ni relever les défis de notre vanimpotoana actuel. Nous n’avons peut-être pas encore pu révolutionner ou transformer le système, mais nous le faisons déjà vibrer et bouger de tous les côtés. Peut-être que notre poids est encore moins perceptible, car nous sommes encore atomisés, mais nous allons arriver à nous unir. Nous serons alors prêts à payer le prix de nos rêves. Nous, changerons ensemble la donne (manova rasa) et mettrons en place un système dont nous sommes le moteur. Nous piétinons les inégalités sociales et travaillons ensemble pour un État fort favorisant l’équilibre social, basé sur une croissance économique soutenue et le respect de la dimension écologique du développement. »

Articles les plus populaires

Vœux des îles

La manière dont nous – la Grande île, l’administration et les décideurs en place – avons mené la préparation et la réception de la manière dont nous – la Grande île, l’administration et les décideurs en place – avons mené la préparation et la réception de la 11e édition des Jeux des îles de l’océan Indien est symptomatique de nos manières d’opérer. Nous l’avons fait à la malgache.

Interview de Ndranto Razakamanarina :  « Il y a une grande braderie des ressources naturelles à Madagascar »

Ces dernières années, les lanceurs d’alerte et les défenseurs de l’environnement et les militants écologiques ont été la cible de trafiquants. Henri Rakotoarisoa a perdu sa vie. Des menaces de mort planent sur Angelique Decampe Razafindrazoary, présidente de l'association Razan'ny Vohibola. Le point avec Ndranto Razakamanarina, président de l’Alliance voahary gasy (AVG), une organisation pour la préservation de l'environnement en première ligne dans cette lutte contre le trafic des ressources naturelles. 

Une élection: zone de combat et zone de fête 

Nous sommes impatients d'en savoir plus. Nous ne saurons pas seulement qui se considère apte à devenir le prochain président du pays.

Interview de Ndranto Razakamanarina :« Il y a une grande braderie des ressources naturelles à Madagascar »

Ces dernières années, les lanceurs d’alerte et les défenseurs de l’environnement et les militants écologiques ont été la cible de trafiquants. Henri Rakotoarisoa a perdu sa vie. Des menaces de mort planent sur Angelique Decampe Razafindrazoary, présidente de l'association Razan'ny Vohibola. Le point avec Ndranto Razakamanarina, président de l’Alliance voahary gasy (AVG), une organisation pour la préservation de l'environnement en première ligne dans cette lutte contre le trafic des ressources naturelles. 

Trafics et corruption : Vohibola, la forêt sacrifiée de l’Est

La forêt de Vohibola symbolise tous les maux et tous les défis entourant la protection de l'environnement. Menaces de mort, trafics, corruption... s'entremêlent pour accoucher d'un cas qui dépasse le cadre seul de l'environnement.

L’Aube rouge de Jean-Joseph Rabearivelo, le roman historique de la revendication identitaire malgache

L’Aube rouge est un tapuscrit datant de 1925, écrit par l’homme de lettres malgache Jean-Joseph Rabearivelo (1903-1937). Ce roman fait partie des nombreux manuscrits laissés par l’auteur après sa mort. Son œuvre comprend des critiques artistiques, des critiques littéraires, des poèmes, des traductions, des journaux intimes ainsi qu’un second roman intitulé L’Interférence, lequel a été écrit en 1928. 

Interview de Harilala Ranjatohery : « Un changement de nom ne doit jamais être effectué à la légère » 

28 années après avoir été incendié, le Rova a de nouveau rouvert ses portes. Sa réhabilitation a suscité bien des polémiques. L’émoi le plus vif a été du côté des historiens et des gardiens des traditions. Nous sommes allés à la rencontre de l’un d’entre eux, un académicien qui porte un regard critique aussi bien du point de vue culturel que patrimonial des travaux effectués.

Interview de Njaka Tsirofo Rasoloarison : « Les décideurs n’étaient pas compétents dans le domaine du sport » 

Couacs organisationnels, drames, performance des athlètes... Njaka Tsirofo Rasoloarison, un sociologue du sport, revient pour Politikà sur la onzième édition des Jeux des îles de l'océan Indien, organisée sur le territoire malgache.

Interview croisée de Bao Razafimahefa et de Lucien Razafindrakoto

0
Pourquoi les systèmes de sécurité sociale obligatoires peinent-ils à s’imposer à Madagascar ? Bao Razafimahefa (B.R.) : L’article 19 de la Constitution garantit le droit à la...

Ambohitriniandriana, au passé composé

0
Avant Ikongo, avant Iabohaza, un drame d’une ampleur inédite avait frappé le cœur de la société Malgache. La vie des habitants du fokontany d’Anosikely, de la commune rurale d’Ambolotarakely, dans le district d’Ankazobe, région Analamanga, sera à jamais bouleversée par une attaque sans précédent. Aujourd’hui, leur vie est rythmée par la peur et l’inquiétude. Récit.

Politika 29

0
Au sommaire : Editoriaux La faim du monde par Raoto Andriamanambe L’élite, seul(e) chez soi par Constantin Grund Politique Diplomatie : de la pêche aux intérêts...

Lire nos parutions en ligne

Suivez-nous sur

AccueilInterviewsFortunat Rakotomandimby : « Les jeunes constituent la majorité des membres et des sympathisants de la plupart des organisations »