«Une chose est sûre, la jeunesse a son mot à dire dans le processus décisionnel du pays. Cependant, elle ne sait ni comment agir, ni comment décider. Elle n’a pas de pouvoir de décision. La jeunesse est active et on remarque la présence de leaders jeunes dans tous les domaines. Mais ce n’est pas encore suffisant. La force de décision de la jeunesse n’est parfois situé qu’à un niveau basique qui relève des petites décisions de la vie quotidienne et familiale, mais non pas aux niveaux institutionnel, national ou international. La jeunesse se limite à ne demeurer qu’une sonnette d’alarme. Heureusement, la tendance est en train de changer, mais jusqu’où et, surtout, jusqu’à quand ?
La participation des jeunes dans le processus électoral reste faible. Ils restent en majorité de simples spectateurs ou observateurs politiques. Or, le devoir électoral devrait incomber à toutes les personnes, surtout aux jeunes. Ces derniers ressemblent davantage à une majorité silencieuse : ils ne votent pas, ils ne se portent pas candidats et ne s’impliquent pas dans l’organisation électorale. La faible participation des jeunes est flagrante. Elle impacte l’échiquier politique national. Elle délégitime les élections dans le pays. L’éducation politique, civique et citoyenne permettra d’augmenter l’esprit d’engagement communautaire. Elle reste notre cheval de bataille pour que la jeunesse se sente concernée par la vie publique. La jeunesse manque de repères identitaires et de culture d’appartenance sociale. À mon avis, une prise de conscience de leur environnement reste la meilleure façon d’accroître le taux de participation des jeunes aux élections.
Si nous faisons un état des lieux de la dynamique de l’engagement des jeunes dans la vie de la nation, nous pouvons être optimistes. De nos jours, ils sont de plus en plus actifs. Ils intègrent des organisations sociales, culturelles, mais surtout politiques. Ceci est le cas chez beaucoup de jeunes malgré le fait qu’ils peinent à concrétiser par des actions palpables leur engagement. La jeunesse agit encore de manière ponctuelle, mais non pas sur le long terme. Selon moi, elle ne devrait plus se limiter à des actions occasionnelles dans le processus de changement. Elle vivra le changement quotidiennement, dans toutes les sphères de la vie sociétale et, pourquoi pas, sur le plan international ?
En tant qu’acteur du panafricanisme, je constate qu’une vague de jeunes est en train de s’ouvrir vers l’Afrique. C’est une bonne chose, car ils ont compris qu’il y a aussi un paramètre de développement continental à changer.»