Madagascar a subi à plusieurs reprises les méfaits de la fragilité de son système politique (1972, 1991, 2002 et 2009). La disparition des grands partis d’idées (Monima, AKFM, MFM) et leur remplacement par des appareils broyeurs d’électeurs marquent durablement le paysage. Ces « aplatisseurs de populations » réduisent à néant les efforts d’éducation citoyenne et même la culture élémentaire dispensée dans les écoles. Malgré les engagements internationaux auxquels Madagascar a souscrit, dont la Convention des Nations unies contre la corruption qui stipule clairement la mise en place d’une réglementation du financement de la vie politique, la loi du plus riche perdure.
Cependant, la vie politique ne se limite pas à consulter les électeurs tous les cinq ans. Sans l’intervalle, il faut animer le débat sur les grandes questions d’intérêt public. Pour cela, il faut que les partis mettent en compétition leurs arguments sur le marché des idées, dans tous les recoins du pays. C’est à ce prix que, par une intelligence collective, les gens prendront leur vie en main. Nous en sommes loin, quand on voit le spectacle lamentable de prises de pouvoir à la hussarde, donnant lieu à des improvisations permanentes et semant le doute sur la capacité même du pays à se gouverner.