Médecin de l’Assistance médicale indigène, Albert Rakoto-Ratsimamanga a pu accompagner une délégation malgache pour l’exposition coloniale de 1931 (dont le maréchal Lyautey, le fondateur d’Ankazobe, est le Commissaire général tandis que le délégué général est Marcel Olivier, Gouverneur général de Madagascar de 1924 à 1929). Autorisé à rester en France, il put continuer des études de médecine.
Peu connu comme fondateur de l’Association des étudiants d’origine malgache (AEOM) en 1934 et co-fondateur du Mouvement démocratique de la rénovation malgache (MDRM), en 1946, le nom du Professeur Albert Rakoto-Ratsimamanga est indissociable de l’Institut malgache de recherches appliquées (Imra) qu’il a créé en 1957, grâce aux retombées financières du brevet spécial sur un médicament pris par les laboratoires Laroche-Navarron sous le nom de Madécassol.
Le composé est miraculeux contre l’ulcère gastro-intestinal et l’ulcère externe, un cicatrisant à partir de centella asiatica (nom vernaculaire talapetraka), une espèce pantropicale utilisée traditionnellement à Madagascar contre la lèpre. Avec ses phytomédicaments à base de plantes médicinales comme le satrikoazamaratra, famamo, rotra, fanazava, vahivoraka, voafotsy, ambiaty, etc., l’Imra se consacre à la bio-prospection pour développer une médecine traditionnelle répondant aux normes de qualité, adapter les protocoles en recherche et développement des pays du Nord aux paramètres d’un pays du Sud, afin de garder les produits à la portée des populations locales.
La démarche a abouti à des médicaments comme le Madéglucyl : le premier remède traditionnel amélioré mondial entièrement naturel pour le traitement du diabète de type II, extrait de l’eugenia jambolana (nom vernaculaire du rotra). Albert Rakoto-Ratsimamanga, qui était le petit-fils du prince Ratsimamanga, frère de la mère de Ranavalona III, fusillé pour l’exemple le 15 octobre 1896, sur ordre du général Gallieni, deviendra le premier ambassadeur de Madagascar en France, au retour de l’indépendance en 1960.
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