Premier Malgache agrégé de grammaire, premier Malgache docteur en linguistique, premier Malgache doyen de la Faculté des lettres, le nom du professeur Siméon Rajaona est indissociable des Takelaka Notsongaina (1961). Dans le volume 1, c’est quasiment un écho mantrique que se renvoyaient Embona sy Hanina.
C’est dans les notes en bas de page des Takelaka Notsongaina que le jeune écolier découvrit ces vers immortels de Jean-Joseph Rabearivelo : « Lointain souvenir / De quelque rêve mort / Un vent, un zéphyr / Vient, ressoufle et te mord », qui côtoient ceux d’Alfred de Musset : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots ». Paradoxe merveilleux de ces Takelaka Notsongaina, œuvre malgachophone, mais fenêtre sur des auteurs francophones, inaccessibles autrement.
Nous sommes en 1964. Un article méconnu, endossé par le professeur Siméon Rajaona, résumait les réflexions d’une sous-commission que l’Académie malgache avait créée autour du « manque d’unité et de cohésion dans l’orthographe malgache ». Siméon Rajaona et Régis Rajemisa-Raolison se sont adjoint les compétences de Paul Radaody-Ralarosy, Charles Rajoelisolo, Edmond Mamelomanana, Gabriel Rajonah, V. Massot, Henri Rakoto, Prosper Rajaobelina, Rambelosoa, Fredy Rajaofera, James Raoely, Georges Raveloson et Pascal Velonjara1.
Parmi les exemples caractéristiques des conséquences fâcheuses sur l’intelligence d’un texte, les auteurs citaient les homonymies phonétiques entre olon’iza ianao ? (de qui êtes-vous partisan ?) et olona iza ianao ? (quel homme êtes-vous ?), varotra olona (trafic d’esclaves) et varotr’olona (marchandises d’autrui), zanaka adala (enfant prodigue) et zanak’adala (enfant de fou).