Ramni, Raminia, est un mot d’origine arabe pour désigner le Nord de Sumatra, en Indonésie. Les Zafiraminia appartiennent à la deuxième grande vague de migration indonésienne. Ils seraient arrivés sur la côte Nord-est de Madagascar aux XIIe-XIIIe siècles.
L’étape importante de Lanivato, au Nord de Vohémar, aurait pu servir aux Zafiraminia de base de transit pour assimiler d’abord les usages des populations d’accueil, adapter leur conception avant de récupérer le pouvoir à leur compte. Leur migration vers le Sud, le long de la côte Est, donnera naissance à la légende du géant Darafify. Dans la seconde moitié du XVe siècle arrivent d’autres Indonésiens islamisés. Après un premier établissement à Vohémar, ils descendent également vers le Sud pour s’installer à l’embouchure du fleuve Matatàna. Ils apportent le sorabe, une écriture de la langue malgache en caractères arabes avec des influences indonésiennes.
Ces ancêtres des aristocrates antemoro chassent les Zafiraminia qui se dispersent. Une branche atteint l’Anosy, dans le Sud-sud-est, à la fin du XVe siècle. La généalogie du roi Zafiraminia de l’Anosy, établie en 1614, permet d’extrapoler une arrivée des ancêtres Zafiraminia vers 1150-1200, dans le Nord-est. Sous la conduite d’Andrianalimbe, certains autres Zafiraminia vont continuer vers l’Ouest et prendre la place des Mahafaly établis précédemment depuis l’extrême Sud de l’île jusqu’au fleuve Onilahy. Une branche monte vers les Hautes terres et atteint le Betsileo tandis qu’un dernier groupe poursuit jusqu’en Imerina, avec peut-être une halte à Antananarivokely, au sud d’Andramasina.
Les Zafiraminia, derniers arrivants, ont dû composer avec les populations tompontany et renoncer encore davantage à des traits d’un islam déjà édulcoré, relâchement qui leur avait valu l’extermination de la part des Zafikazimambo, dans le Sud-est, qu’ils durent fuir.
Les Zafiraminia vont diffuser le même modèle de fanjakana fortement hiérarchisé, sur l’ensemble de l’île. Le fanjakana arindra et le fanjakana ifanoavana en sont les concepts les plus marquants.
La riziculture irriguée est également de leur fait : ce modèle agricole suppose une maîtrise communautaire de l’eau, obligeant les populations à la sédentarisation. La légitimité zafiraminia est clairement matrilinéaire : une princesse du ciel détenant et transmettant indéfiniment, mais exclusivement, la pureté du hasina.
Vanf