« Il s’agissait d’un acte de rétablissement de l’ordre. Il était impératif de reprendre la main sur une situation qui virait au trouble à l’ordre public ». La déclaration du général Serge Gellé, le secrétaire d’État à la gendarmerie, est ferme. Après des semaines d’enquête, il a présenté devant la presse, le 15 septembre dernier, les premiers éléments des investigations menées. 49 personnes ont été entendues, dont les gendarmes présents à la caserne le jour du drame.
«Tout le monde est responsable», a martelé le numéro Un de la gendarmerie, en n’excluant pas une éventuelle responsabilité de la chaîne de commandement de la gendarmerie dans l’affaire, tout comme celle des autres corps présents dans la caserne le jour du 29 août, sans épargner la population locale. Général Serge Gellé a détaillé les évènements durant sa conférence de presse. « Il y a eu des négociations préalables. L’adjoint du chef district les avait menées. Les gendarmes ont effectué des tirs de sommation. Ils ont ensuite lancé des grenades lacrymogènes, narre-t-il. Presque en dernier recours, les gendarmes ont tiré en l’air, ce qui, loin d’avoir dissuadé la foule, semble l’avoir encouragée à avancer. Les éléments ont dû tirer. Neuf personnes sont mortes sur le coup, ce jour-là. Elles sont tombées dans le périmètre délimité comme zone rouge ».
Le secrétaire d’État à la gendarmerie a révélé que le procureur de la République chargé de la circonscription d’Ikongo était au courant des tensions dans la communauté. Il a dépêché cinq policiers et trois agents pénitentiaires pour épauler les gendarmes. «Ils ont également pris les armes, par solidarité, pour défendre la caserne, explique le général Serge Gellé. Le procès-verbal des enquêtes et les preuves recueillies jusqu’ici vont être déposés à la justice et il appartient à celle-ci de faire son travail ».