L’émoi qu’a suscité l’assassinat de Henri Rakotoarisoa a dépassé le simple cadre du domaine de l’environnement. Le Système des Nations unies (SNU) à Madagascar a salué la mémoire de l’activiste. « Henri Rakotoarisoa s’est illustré dans la lutte contre l’exploitation forestière illégale dans sa région et la promotion d’une meilleure gestion environnementale de la forêt de Beparasy ».
L’organisme onusien n’est pas le seul à s’émouvoir de ce que les partenaires techniques et financiers « environnement » de Madagascar qualifient de « crime environnemental ». « Le crime environnemental à Madagascar est monté d’un cran en violence, puisqu’ un des leaders des communautés de base menant les combats au front de manière incessante contre les trafics des ressources naturelles et des espèces sauvages y a perdu la vie. Nous condamnons vivement ces crimes, violences et toute forme d’intimidation à l’encontre des personnes et groupements œuvrant pour la préservation des ressources naturelles de Madagascar », notent les partenaires composés de l’agence américaine pour le développement international (USAID), l’Union européenne, l’Ambassade de la Grande-Bretagne à Madagascar, l’Agence française du développement (AFD), l’Ambassade de France à Madagascar, la coopération allemande, la Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ) et le Système des Nations unies à Madagascar.
Tous les acteurs du secteur et surtout ceux de la société civile espèrent que la justice puisse sévir de manière ferme dans ce crime. « Nous notons l’initiative du ministère de l’Environnement et du Développement durable de mandater une mission sur site pour clarifier les circonstances de décès de cet acteur clé de la protection de l’environnement, en particulier de la protection de la forêt et des bois précieux d’Ankazodandy », notent les partenaires techniques et financiers « environnement ».
$« Le SNU prend acte des initiatives du gouvernement et des autorités judiciaires pour l’éclaircissement de cette affaire et les exhorte à établir la vérité sur les motifs et circonstances ayant conduit au décès de M. Rakotoarisoa et à assurer que les personnes responsables de cet assassinat soient jugées et punies, conformément aux normes de l’État de droit », précise le SNU.
« (Nous) faisons appel aux autorités compétentes malagasy (sic) à mener une enquête approfondie et transparente sur cette affaire odieuse, traduire en justice les criminels, leur donner des sanctions exemplaires et surtout à renforcer la protection des personnes et groupements qui mènent le combat noble contre les trafics des ressources naturelles dans la grande île », renforcent les partenaires techniques et financiers. Le ministère de l’Environnement et du Développement durable (Medd) a mandaté une mission pour clarifier les circonstances du décès du défenseur de l’environnement. C’est la seule voie auprès de l’Administration qui s’est fait entendre jusqu’à maintenant.