N’utiliser ni pelle ni bêche pour planter des arbres. La révolution est en marche. Madagascar a décidé d’expérimenter une approche innovante. Durant le lancement de la campagne de reboisement, des drones avaient été utilisés. Il faudrait un peu de recul pour déterminer si la méthode fonctionne réellement. « (Les graines) pourraient germer automatiquement si (le largage était effectué) dans une forêt humide intacte (dans laquelle) le milieu naturel s’autogénère et se maintient indéfiniment sans intervention humaine », juge Porter Pete Lowry, le directeur du programme Afrique et Madagascar du Missouri botanical garden (MBG).
Le reboisement par drone rencontre de plus en plus de succès. AirSeed Technologies, une start-up australienne, a réussi à développer des appareils volants capables de semer deux graines en une seconde. Ces précieuses graines sont protégées par une enveloppe de biochar permettant d’enrichir les sols. Le biochar est une poudre de charbon obtenue par pyrolyse de déchets agricoles et capable de séquestrer du carbone. En plus de protéger les jeunes pousses des oiseaux, des insectes et des rongeurs, cette matière écologique améliore la capacité de rétention de l’eau et des nutriments des sols. La start-up est ambitieuse : elle espère planter 100 millions d’arbres par an dès 2023.
L’utilisation de drones peut accélérer le reboisement et alléger les coûts logistiques, souvent importants, mais comme la technique traditionnelle, elle requiert des préalables, notamment dans la Grande île. « Si les graines sont larguées dans des zones fortement impactées par l’activité humaine, il faut les soigner en les faisant germer, en les gérant et les protégeant contre les feux, sinon la chance de réussite est faible. En même temps, ces graines pourraient être en concurrence avec d’autres végétations sur place », poursuit le directeur du programme Afrique et Madagascar du MBG.
Photo : Zenadrone